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jeudi 20 juin 2013

Presse livre - Vaste homme à Olivier Greif, compositeur incontournable - Article Resmusica







VASTE HOMMAGE À OLIVIER GREIF, COMPOSITEUR INCONTOURNABLE

 
À emporterDVD

« , compositeur. Les incontournables » : « Nuits, démêlées », « Greif, Amoyel, dix ans après », « Greif à Présences », « Entre cimes et abysses »,« Œuvres pour violon et piano », « Quatuors à cordes avec voix », « Hommage à La Prée », « L’Office des Naufragés », « Les Chants de l’âme », « L’après  », « Greif et la science », « Entretiens avec ses amis ». Réalisé entre 1999 et 2013 – 707’. Coffret de douze DVD (aussi disponibles séparément ou en coffret de 6 DVD au choix, à commander auprès d’ABB Reportages), en français uniquement. Timpani 9F1216. Code barre : 3377899612162. Pas de notice. Format image : PAL. Format son : Stereo. Zone 2. Durée totale : 707’
Le vaste coffret de 12 DVDs en hommage à  apporte au moins une démonstration évidente : ce sont les femmes qui vous feront découvrir et aimer sa musique. Au premier rang d’entre elles, la productrice Anne Bramard-Blagny et la documentariste Julia Blagny qui ont porté ce projet, et dont l’engagement en faveur du compositeur est d’autant plus remarquable qu’elles n’ont pas connu le musicien. Anne Bramard-Blagny a en effet découvert cette musique en 2008 à la Résidence d’artistes de La Prée, et depuis elle n’a de cesse de la faire reconnaître parmi les plus grandes.
De celui qui disait vouloir bouleverser les auditeurs par sa musique, «Je veux rentrer dans les gens, je veux les charrier à terre» (pour mieux les relever), les femmes sont dans ce coffret celles qui en parlent le mieux. Peut-être parce qu’elles ne se placent pas en concurrence, et qu’elles ont assez d’effacement personnel pour prendre et relayer son message dans sa totalité, de voir en Greif le génie – qu’il était convaincu d’être – et l’enfant – qu’il n’avait pas cessé d’être – sans chercher à trop se protéger par le filtre protecteur de la rationalité.
Des nombreux témoignages qui parcourent ce coffret, vaste par la taille mais plus encore par l’ambition morale et esthétique, on retient finalement surtout ceux de musicologues comme  ou Brigitte François-Sappey, ou de simples amies comme Patricia Aubertin ou Marylis Raoul-Duval. Dans le dernier DVD, il est frappant de voir cette dernière, dame élégante et corsetée par une éducation bourgeoise, expliquer au côté de son mari comment interpréter la musique de Greif l’a fait sortir d’elle-même. Toutes des femmes.
Côté musiciens, les messieurs ont certes un rôle éminent, que ce soit  dans le Concerto pour violoncelle« Durch Adams Fall » (version filmée de l’enregistrement paru chez Accord, Clef d’Or Resmusica 2010),  qui bénéficie d’un DVD complet, ou  qui dirige le très « greifien » et pour autant abordable Quadruple concerto « La Danse des Morts ». Pourtant, ce sont des visages féminins que l’on retient comme ceux , de , ou d’ qu’on retient, dans les Lettres de Westerbork, œuvre dédiée au père d’Olivier Greif qui était rescapé d’Auschwitz.  Dans cette œuvre, Greif met en correspondance des lettres écrites par une jeune fille juive hollandaise, Etty Hillesum, dans le camp de concentration de Westerbork avec des psaumes de l’Ancien Testament. Elle sera déportée et exterminée à Auschwitz. Ne soyons pas injuste envers les hommes, Etienne Yver, peintre et ami, livre aussi des mots et des émotions à fleur de peau.
Olivier Greif meurt subitement en 2000 à l’âge de 50 ans, lui qui était hanté par l’idée de la mort et de ce qu’elle pouvait signifier d’accomplissement. 2000, c’était l’année où le festival Présences le jouait pour la première fois – preuve qu’il était finalement entré dans le microcosme parisien des compositeurs acceptés. Une reconnaissance qui n’avait d’ailleurs qu’un intérêt très relatif, car son message s’adresse à un public beaucoup plus large. Il s’inscrivait lui-même dans la continuité de Beethoven et révérait Chostakovitch. Il avait rencontré sa veuve Irina  Chostakovitch, pour lui c’était comme rencontrer la femme de Mozart.
De manière similaire à un Allan Pettersson (qui suivait lui aussi sa propre voie, indifférent aux modes), la musique de Greif est émotionnellement très forte, très virtuose avec sur son chemin de merveilleuses îles lyriques. Elle reste un monde encore mal exploré dont le coffret constitue mieux qu’une initiation : on peut se limiter au premier DVD de la série qui comporte le documentaire « Nuits, démêlées » et le compléter par le troisième DVD avec le Concerto « Durch  Adams Fall » et les Lettres de Westerbork, mais pour se convaincre de l’importance de ce compositeur et entrer dans sa musique, le mieux est de se laisser porter au fil de l’eau et de visionner ces plus de onze heures de vidéo, tranquillement, à son rythme, dans l’ordre proposé. A l’issue, vous vous demanderez surtout : « Mais où puis-je entendre cette musique en concert, pour la ressentir de plein fouet » ?

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