Recensions de partitions par Daniel BLACKSTONE
l'Éducation Musicale n°92 de mai 2015
MUSIQUE CHORALE
Guy LECLERCQ : Messe
brève pour chœur de 4 à 6 voix mixtes et orgue. Assez difficile.
Delatour : DLT2364 (version 4 voix).
Dans l'esprit des « messes brèves »,
cette œuvre comporte simplement les trois pièces : Kyrie, Sanctus et
Agnus. On en retiendra la fidélité au texte et à sa prosodie, la brièveté de
chacune des pièces, des harmonies fluides créant une grande atmosphère de
recueillement même dans le Sanctus, dont les éclats ne nuisent en rien à
l'intériorité. C'est une belle œuvre, difficile mais qui mérite qu'on s'y
consacre pleinement. Attention : il y faudra un organiste expérimenté.
Guy LECLERCQ : Salve
Regina pour chœur mixte à 5 voix et orgue. Moyenne difficulté.
Delatour : DLT2493.
L'auteur suit fidèlement le texte par un discours
quasi homorythmique avec des harmonies délicates pleines d'intériorité. Cette
prière à la Vierge sereine et confiante est à la fois simple et belle. La
partie d'orgue n'est pas très difficile.
ORGUE
Guy LECLERCQ : Espérance
pour orgue. Delatour : DLT2359.
Cette œuvre, à la fois lyrique et brillante ne
manque pas de profondeur. On pourra l'écouter intégralement sur le site de
l'éditeur (et sur You tube). Elle demande un instrument riche en couleurs et
avec, si possible, trois claviers. Les recherches de timbres ne sont pas
gratuites et trahissent ces élans d'espérance suggérés par le titre.
Jean-Jacques
WERNER : Dans le souvenir de Frescobaldi… 4 courtes
inventions pour orgue. Organistes Alsaciens Vol. 31. Assez facile.
Delatour : DLT2420.
Canzone, Ricercar, Laude, Méditation : ces
quatre courtes pièces sont destinées aux élèves organistes, mais ne sont pas
des œuvres « d'étude » : ce sont quatre méditations qui
trouveront tout naturellement leur place dans un office. La seule exigence
technique est de disposer d'un instrument à deux claviers pédalier. Quant à la
qualité de la musique, qu'en dire sinon que c'est du Jean-Jacques Werner ?
FLÛTE
Paul STERNE : Pan's
Morning pour flûte seule. Assez facile. Delatour : DLT2508.
Assez facile, au sens où elle ne demande pas un
grand niveau technique, cette pièce exige cependant une grande maîtrise de
l'instrument pour qu'on puisse en goûter toute la poésie, tout le raffinement
de timbres et, nous oserons dire, d'harmonie. « Calme, extatique »,
tel est le caractère que propose l'auteur. On ne peut s'empêcher de penser au Prélude
à l'après-midi d'un faune »… Cette pièce pourrait facilement
constituer un « bis » dans un récital : elle mérite d'être jouée
en concert. On peut l'écouter intégralement sur le site de l'éditeur.
Jean-Christophe
ROSAZ : Qì au commencement était le souffle… pour flûte alto
en Sol et petite percussion ad libitum. Assez difficile. Delatour :
DLT2486.
Le caractère chinois qui donne son titre à la
pièce évoque donc le souffle, le souffle créateur que l'on retrouve dans la
culture chinoise, mais aussi dans la culture indienne. L'auteur ne parle pas de
la culture hébraïque, et pourtant la « Ruah », traduit en grec
par le « pneuma », n'est-il pas l'esprit, le souffle créateur qui
planait sur les eaux au début de la Genèse et qui donne vie à toute
créature ? Peu importe : l'œuvre traduit physiquement l'apparition,
la naissance de ce souffle et sa force vitale en faisant éprouver à l'instrumentiste
comme à l'auditeur cette genèse du souffle puis du son. Il faudra, en écoutant
cette pièce (et en la jouant) se laisser porter par l'esprit-souffle.
Jean-Christophe
ROSAZ : Ariake pour flûte seule. Assez difficile.
Delatour : DLT2473.
L'auteur
présente ainsi son œuvre : « La lampe ARIAKE - terme qui désigne la
lune pâle encore visible à l'aube - était une lampe traditionnelle japonaise de
l'époque EDO (XVII - XIX ème siècles). Elle restait allumée toute la nuit et
était faite d'un support cubique ajouré surmonté d'un "boîtier-foyer"
que l'on faisait coulisser à l'intérieur de celui-ci pour réduire l'intensité
lumineuse.
Cette
composition est une évocation poétique de la lampe ariake qui brûle dans la
nuit avec ses variations d'intensité et de l'obscurité qui l'entoure jusqu'à ce
qu'elle se transforme en rayon de lune au lever du jour. »
Utilisant toutes les techniques contemporaines de
la flûte ainsi que la spatialisation de l'interprète, cette œuvre est très
délicatement poétique.
Jean-Christophe ROSAZ :
Trinity pour 3 flûtes. Moyen. Delatour : DLT2485.
On pourra lire sur le site de l'éditeur la
présentation qui est faite de cette œuvre (http://www.editions-delatour.com/fr/3-flutes/2495-trinity-pour-3-flutes-9790232110424.html
). Comment ne pas évoquer le film si beau d'Andreï Tarkovski, Andreï Roublev
(1969 en France) et ne pas conseiller de le voir avant d'interpréter cette
méditation sur l'icône de la Trinité ? Et bien sûr, il faudra aussi
contempler l'icône pour elle-même… Attention, les trois flûtistes devront avoir
chacun flûte en ut et flûte basse. Bien sûr il est fait appel aux techniques
contemporaines de l'instrument. Une part non négligeable est laissée à
l'improvisation des interprètes.
PERCUSSIONS
Guy LECLERCQ : Ondes
pour marimba. Moyen avancé. Delatour : DLT2361.
Voici une pièce qui mérite bien son nom. Ondes
(stationnaires ou fuyantes), ondulations, résonnances, sensations de rebonds…
L'interprète aura tout intérêt à écouter la version qui se trouve sur le site
de l'éditeur. Quoi qu'il en soit, disons que le tout est fort agréable à entendre
et ne manque pas d'intérêt.
MUSIQUE DE CHAMBRE
Guy LECLERCQ : Bichromie
pour guitare et quatuor à cordes. Moyen avancé. Delatour : DLT2357.
« Bichromie est née d'une commande d'élèves
en écriture musicale pour leur examen de musique de chambre dans le niveau
perfectionnement. Le résultat obtenu fut la mention TB à l'unanimité. »
Disons tout de suite qu'elle le mérite. Parler d'atonalité de veut pas dire
grand-chose : certes, nous sommes au-delà de la tonalité, mais dans des
effets de timbres et de chatoyances tantôt plus lyriques, tantôt plus
rythmiques. C'est une œuvre bien séduisante.
Alexandre
OUZOUNOFF : Nervures pour flûte et percussion. Assez
difficile. Delatour : DLT2511.
« Nervures » s'est imposé à moi avec la vision
d'une énergie sans faille guidée dans des méandres de verdure, une pulsion de
vie qui explose sous conduite, un trait qui illustre l'ordre dans cette
géométrie complexe. » C'est ainsi que l'auteur présente cette œuvre, fruit
d'une collaboration avec Meili Chuang, professeur de percussion au
Conservatoire de Versailles. La place des percussions est particulièrement
importante. L'œuvre joue sur les oppositions de timbres et de rythme des
différents instruments mis en œuvre.
MUSIQUE D'ENSEMBLE
Guy LECLERCQ : Jeux
pour orchestre de cordes et percussions. Moyen. Conducteur. Delatour :
DLT2360. Matériel : DLT2360E (E-score en PDF).
Cette commande du Conservatoire de Dijon et
d'Hélène Bouchez, professeur au CNSM de Lyon est destinée à exploiter le
contraste et les résonnances entre jeux d'attaque des cordes et rythmique des
percussions. Il y a exploitation d'un thème lyrique souvent utilisé en canon et
une cellule de cinq notes, le tout mis en œuvre dans une suite de variations
aux atmosphères diverses.
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