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mardi 28 octobre 2014

Agenda des auteurs - C.Riot Les contes de 14-18 de mémère Germaine

Articles théâtre


Publié le 27/10/2014 à 18:42 par leblogcultureldyl

 
 http://www.editions-delatour.com/fr/contes/2518-les-contes-de-14-18-de-memere-germaine-9782752102454.html

L’art du conte

Clément Riot : Les contes de 14-18 de mémère Germaine. Avec l’accordéon de Jean-Paul Sire.

Le conte ne s’adresse pas qu’aux enfants. C’est une tradition ancestrale répandue dans le monde entier de raconter des histoires et de les enjoliver.
Les contes de 14-18 de mémère Germaine dont Clément Riot a inauguré le récit samedi 25 octobre à Argelès-sur-mer concernent plutôt les adultes. Non parce que 14-18  évoque une guerre terrible, mais surtout parce que l’art singulier de Clément Riot est teinté d’une extraordinaire érudition et très subtilement complexe. C’est toujours le cas avec ce créateur conteur dont l’imaginaire s’envole dans des contrées fantastiques et crée une profusion d’images autorisant de multiples rêveries. Le cas est un peu différent avec ces récits qui s’enracinent dans un terreau fait de mort et de glaise qui resurgit dans nos mémoires et notre histoire avec un réalisme terrifiant.

Alors oui, mémère Germaine raconte des histoires de guerre, cinq pour les cinq années du conflit. Mais nous prévient le conteur, « elles n’ont à l’origine rien à voir avec une quelconque actualité commémorative et ne correspondent à aucune intention de célébration, commande ou prévision de marché ». La découverte d’une carte postale adressée par Mémère Germaine à grand-père Georges a réveillé d’autres souvenirs. Ainsi « se mêlent la petite histoire individuelle et la grande Histoire collective ». Ainsi apparaît la conteuse. Et l’art consommé de l’auteur-conteur revivifie ces récits enfouis y mettant sa patte, son talent, sa vivacité et la distance que le temps et la mémoire impriment aux souvenirs. Pour évoquer la grand’mère, on commence par le loup, le scorpion et le crocodile, une histoire qu’elle ignorait, faisant ainsi un clin d’œil à la tradition du conte qui outrepasse les temps et les lieux. Puis on fait surgir le petit cheval nommé Bijou qui malmena fort l’officier allemand et disparut à tout jamais. Les récits des blessés à mort, de l’horreur déchaînée, des proches disparus s’intègrent alors au conte. Le cheminement de l’histoire, les rebondissements du récit sont malicieusement agencés par le conteur, chaudement soutenu par les comptines que susurre l’accordéon de Jean-Paul Sire, présent aussi dans de lumineux intermèdes. En même temps les contes de 14-18 de Mémère Germaine sont publiés dans un petit livré subtilement illustré par Laurence Gordon-Pirof.
Mais un conteur, d’abord, ça s’écoute. Vous pourrez le faire mercredi 19 novembre à Perpignan, à l'auditorium du Conservatoire à 15h et 18h, le dimanche 23 novembre à Cabestany, à 14h30, au centre culturel Jean Ferrat.
Le petit livre sera présenté le Jeudi 20 novembre à 18h à la librairie Torcatis.
Y.L.

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