Nouveauté partition - Impressions romanesques d'Ilbarritz recueils 1 et 2 - 6 pièces de concert pour orgue, de Jean-Christophe Aurnague

Impressions romanesques d'Ilbarritz 

6 pièces de concert pour orgue

recueils 1 et 2

Jean-Christophe Aurnague

              

Comme la grotte du cap St-Martin et la Côte des Basques à quelques enjambées, Ilbarritz est un endroit exceptionnel où le cœur du monde semble battre d’une vibration particulière. Un endroit qui, depuis fort longtemps, a dû susciter rituels et recueillement. Le modeste promontoire surplombant la plage – et son austère végétation : ajoncs, bruyères, genêts – y serait pour peu de choses s’il ne prenait place dans ce long défilé de ports, phares et falaises, contact ultime des terres basques avec l’océan. Conjuguant douceur et brutalité extrêmes, la lumière d’automne envahit l’instant jusqu’à le lester d’une apparence d’éternité. 

Derrière crêtes et montagnes, derrière les blocs granitiques des Peñas de Aia, le soleil semble bondir vers les cieux pour mieux plonger ensuite dans l’immense miroir d’eau formant anse qui, pour l’observateur attentif, guide le regard jusqu’au cap Matxitxako. Combien de « hasards » géologiques pour façonner ce théâtre où nos repères se suspendent et se dissolvent ? Le lointain paraît à nos pieds, le temps s’efface... 

En d’autres circonstances, cependant, le ciel rejoint la terre et les flots poussent leurs brumes sur les rivages. Chaque composante du paysage se recroqueville alors sur elle-même dans une sorte de magma originel. Eduardo Chillida a souvent noté que la lumière de ce pays porte en elle une forme de noirceur qui la fait si singulière. Mais Ilbarritz n’est pas que cela. Ses paysages vibrent aussi de l’histoire des hommes. Celle, notamment, de ces cadets et marginaux qui, jetés à la côte, se sont élancés vers l’Islande et le St-Laurent à la recherche d’un peu de pain et de dignité. 

C’est tout cela qui jaillit à Ilbarritz, dans une sourde intensité. Comment s’étonner, dès lors, que le baron Albert de l’Espée ait décidé d’édifier sur la colline de Handia cet étrange château-sanatorium où vrombissait la nuit un célèbre Cavaillé-Coll, à la gloire, sans doute, de ce bout d’univers, à la fois fin et commencement du monde.

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Ref : DLT2205 - DLT2337
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